La location meublée est, en 2025, l’un des investissements les plus prisés par les particuliers souhaitant se constituer un patrimoine tout en générant des revenus. Plus souple et plus rentable que la location nue, elle permet de profiter d’avantages fiscaux considérables, à condition de maîtriser les différents statuts et régimes d’imposition. Entre le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) ou Professionnel (LMP), et les régimes micro-BIC ou réel, le choix de la fiscalité peut avoir un impact déterminant sur la rentabilité nette de votre investissement. Cet article vous guide de façon claire et complète pour comprendre les enjeux et faire les bons choix.
Le statut LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) est le plus fréquemment utilisé par les particuliers. Il concerne les bailleurs qui perçoivent moins de 23 000 euros de recettes annuelles issues de la location meublée, ou dont ces recettes sont inférieures aux autres revenus d’activité du foyer fiscal (salaires, BIC, etc.). Le statut LMNP offre une grande souplesse de gestion, une fiscalité allégée, et surtout la possibilité d’opter pour le régime réel afin de bénéficier de l’amortissement du bien.
Le statut LMP (Loueur Meublé Professionnel), quant à lui, s’adresse aux bailleurs dont les recettes locatives meublées excèdent 23 000 euros par an et dépassent l’ensemble des autres revenus d’activité. Il s’agit donc d’une activité à caractère professionnel, qui entraîne des obligations sociales et fiscales plus contraignantes, mais ouvre la voie à certains avantages, notamment la possibilité d’imputer les déficits sur le revenu global, et sous conditions, d’être exonéré d’impôt sur la plus-value lors de la revente.
Le régime micro-BIC est un régime simplifié applicable de plein droit si les recettes n’excèdent pas certains seuils : 77 700 euros pour une location meublée classique, 15 000 euros pour les meublés de tourisme non classés, et jusqu'à 188 700 euros pour les meublés classés ou chambres d'hôtes. Il prévoit un abattement forfaitaire sur les recettes : 50 % pour les meublés classiques, 30 % pour les meublés non classés, et 50 % pour les meublés classés. Ce régime est simple mais peu optimisé, car aucune charge réelle ne peut être déduite.
En revanche, le régime réel permet de déduire l’ensemble des charges réelles : intérêts d’emprunt, frais de notaire, travaux, assurances, charges de copropriété, ainsi que l’amortissement du bien immobilier et du mobilier. Cet amortissement réduit fortement, voire annule, le résultat fiscal, ce qui permet souvent de ne pas payer d’impôt pendant plusieurs années. Le régime réel est particulièrement adapté aux investisseurs ayant un crédit immobilier ou des charges importantes.
En LMNP, les revenus nets sont soumis aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %. Toutefois, vous n’êtes pas redevable de cotisations sociales URSSAF, sauf si vous exercez l’activité de façon professionnelle et êtes inscrit comme tel.
En LMP, le bailleur est affilié à l'URSSAF et doit s'acquitter de cotisations sociales sur le bénéfice réalisé, à un taux compris entre 35 % et 45 %. En contrepartie, ces revenus ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux à 17,2 %. Il est donc essentiel de bien comparer les charges sociales totales en fonction du régime choisi.
Jusqu'à 2024, les investisseurs en LMNP pouvaient amortir leur bien chaque année pour diminuer leur base imposable, sans que ces amortissements ne soient réintégrés lors de la revente. Cela permettait une fiscalité extrêmement avantageuse, car la plus-value était calculée uniquement sur la différence entre le prix de vente et le prix d’achat, amortissements non pris en compte.
Depuis la loi de finances 2025, cette niche fiscale a été supprimée. Désormais, les amortissements pratiqués doivent être réintégrés dans le calcul de la plus-value. Cela signifie que la base imposable augmente, ce qui entraîne une hausse de la fiscalité à la revente. Par exemple, un bien acheté 200 000 euros, amorti à hauteur de 100 000 euros et revendu 300 000 euros, sera considéré fiscalement comme ayant été acquis 100 000 euros, générant ainsi une plus-value de 200 000 euros imposable.
En LMP, les amortissements étaient déjà réintégrés depuis plusieurs années. Une exonération reste possible si le bailleur exerce depuis plus de 5 ans et que ses recettes ne dépassent pas 90 000 euros par an.
La location meublée est, sauf exception, non soumise à TVA. La TVA devient applicable si le loueur propose au moins trois services para-hôteliers : accueil, ménage quotidien, fourniture de linge, petit-déjeuner. Dans la majorité des cas, les loueurs meublés échappent donc à cette obligation.
En revanche, la CFE (Contribution Foncière des Entreprises) est due par tous les loueurs meublés, dès la première année d’activité. Le montant varie selon la commune, mais se situe généralement entre 200 euros et 800 euros par an.
La réforme de 2025 marque un tournant pour la fiscalité des locations meublées. Le statut LMNP, longtemps considéré comme un paradis fiscal, voit son attractivité amoindrie à cause de la réintégration des amortissements dans la plus-value. Il reste toutefois intéressant si l’objectif est de dégager des revenus réguliers. Le choix entre LMNP, LMP, micro-BIC ou réel doit être mûrement réfléchi, en fonction de la stratégie d’investissement, du volume des charges et de l’horizon de revente. Il est fortement recommandé de réaliser des simulations précises avec un professionnel pour ajuster votre fiscalité à vos objectifs patrimoniaux.
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